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Réponse de Jacques Vallée - LES AUTRES LEÇONS DE TRINITY

Voici la réponse de Jacques Vallée à l'article très critique de Donald R. Schmitt sur son livre  "Trinity le secret le mieux gardé".

 " LES AUTRES LEÇONS DE TRINITY " – Jacques Vallée.  

 

Lorsque j'ai écrit TRINITY en juin 2021, basé en partie sur des témoignages enregistrés très professionnellement par Paola Harris, il était prévisible que certains ufologues réagiraient au livre avec consternation. Nous avons toujours accueilli les critiques des professionnels et les arguments sérieux dont nous pouvions tous tirer des enseignements. Dans ce cas, cependant, l'attaque prétendant que le livre était basé sur un canular était grossièrement trompeuse : tout farceur inventant le crash d'un objet inconnu sur la Terre, quatre semaines seulement après la première bombe atomique, ne resterait pas silencieux à ce sujet pendant plus de soixante années. Cela seul écarte déjà l'idée d'un canular : vous n'inventez pas une blague pour attendre aussi longtemps avant de dire la réplique, surtout quand il y a un autre témoin (curieusement passé sous silence dans les attaques contre le livre) témoignant d’un véritable crash et de ses conséquences, indépendamment des rapports initiaux. Mais il est vrai que les implications de l'événement de San Antonio pour des cas ultérieurs tels que Roswell sont inconfortables pour de nombreux lecteurs car elles exigent une révision drastique du dossier OVNI : ils voudraient que l'épisode puisse être effacé de l'histoire.

La première attaque contre le livre n'était pas du tout professionnelle. Avant même la publication de TRINITY, des insinuations vicieuses ont été plantées sur les réseaux sociaux, affirmant que le livre avait été annulé en raison de grossières inexactitudes. En réalité, j'ai reporté la publication de quelques semaines parce que Paola avait découvert un quatrième témoin confirmant les faits, et nous avons pensé que les lecteurs devraient connaître les observations importantes qu'elle avait faites pendant plusieurs années sur place.

Aujourd'hui, avec TRINITY bien implantée dans ses éditions américaine et française, qui sera suivie de plusieurs autres traductions internationales en 2022, de nouvelles critiques sont apparues dans le chaos des réseaux sociaux américains avec les attaques personnelles vicieuses dont ces médias sont coutumiers. Évidemment, nous ne répondrons pas à ce niveau ; ce n'est pas non plus nécessaire, même pour « un vieil homme pressé » comme moi ! Nous pouvons laisser les développements ultérieurs décider du résultat. Dans ce cas particulier, cependant, certaines attaques sont si manifestement biaisées qu'elles frisent la désinformation systématique et doivent être dénoncées dans l'intérêt des lecteurs et des recherches futures.

Il y a deux malentendus majeurs dans l'attaque contre notre livre. Le premier se rapporte au « support métallique » récupéré : on nous cite un expert qui a vaguement dit qu'il « pensait que cela provenait d'un moulin à vent ». TRINITY indique clairement qu'après avoir écouté les témoignages et étudié la pièce et le métal dont elle était composée, je suis arrivé à la conclusion qu'il s'agissait d'une construction humaine et non d'un artefact extraterrestre. En fait, je précise bien cette conclusion dans le livre (p.136) : Les dimensions sont en millimètres, la composition est un alliage industriel standard, et de nombreux « actionneurs » similaires existent. Le problème n'est pas à ce niveau. Paola a montré la pièce à plusieurs fournisseurs de moulins à vent qui lui ont dit qu'elle ne provenait d'aucun moulin à vent qu'ils connaissaient. Il n'en demeure pas moins qu’à notre avis, il s'agit d'un dispositif humain. Attaquer le livre sur ce point est une tromperie. La vraie question est, que faisait-il là? Et les questions subsidiaires : pourquoi l'armée l'a-t-il recherché avec tant d'avidité, pendant des années ? Ma réponse provisoire à cela, avec laquelle certains de mes  collègues ne sont pas d'accord, est qu'il a été installé à l'intérieur de l'engin par les soldats eux-mêmes, pour remplir une fonction électrique vitale.

Le deuxième malentendu tient, très simplement, à l'observation même du crash. Il est étrange que les critiques soient silencieux sur ce point, alors qu'ils prétendent avoir étudié le livre. Un bombardier volant vers les pistes d’Alamogordo au moment de l'accident a été interpelé par les contrôleurs qui lui ont demandé d’inspecter une tour-relais importante qui avait perdu la communication. Le pilote a signalé que la tour avait été tordue, puis il a vu l’objet « en forme d'avocat » écrasé dans les buissons fumants, ainsi que les « deux garçons indiens ». Cela élimine évidemment toute idée que le crash a été inventé par Baca et Padilla. Pourquoi les critiques ne mentionnent-ils pas ces faits officiels ? Le pilote du B-29 était-il complice du canular ?!

D'autres inexactitudes, fausses inventions et déformations intentionnelles des faits se poursuivent :

1. « Magonia » (en Français : Visa pour la Magonie) « rejetait tout le scénario « écrous et boulons »…  Il s'agit là d'une grossière déformation erronée de la thèse de mon livre (publié en 1969 !) et de ses fondements dans l'analyse moderne. J'ai publié une documentation abondante sur la double nature des phénomènes OVNI, un point de vue entièrement soutenu par le Dr Hynek. Qu'est-ce que cela vient faire ici?

2. « Le troisième témoin, Sabrina Padillo… avait 15 ans l'année 1960 où elle a été emmenée pour « inspecter » le site… » Cela ne peut pas venir de notre livre, et c'est une fausse citation absurde. Sabrina (dont le nom de famille n'a jamais été « Padillo », merci pour la précision des enquêtes !) n'avait que deux mois lorsqu'elle est venue  habiter chez son grand-père en 1953. (Voir p.251). Elle n'a jamais été « emmenée » voir le site en grandissant, au contraire elle a dû « s'y faufiler » en cachette et a été choquée par l’état des lieux. Elle avait alors sept ou huit ans, et non pas quinze. Comment peut-on citer autant de faits faux, puis prétendre avoir étudié le livre ?

3. C’est moi-même qui ai trouvé le terme « Cricket de Jérusalem » dans un livre de biologie lorsque j'ai fait des recherches pour traduire « Niño de la Tierra », le nom utilisé par les témoins, qui suivaient évidemment l’expression espagnole. L'argumentation du critique, là encore, sort de nulle part.

4. « Ni le navire, ni les corps, ni un lambeau de débris n'ont pu être trouvés. » Encore une fois, un récit biaisé de la situation. Le navire a bien été retrouvé là-bas. Deux adultes sont aussitôt entrés à l'intérieur, dont un policier dont le nom est clairement cité. De plus, il n'y avait pas de corps. D'où vient cette nouvelle invention ? Les petites créatures humanoïdes étaient bien vivantes. Et les débris ont été ramassés par pleins sacs. Pourquoi la désinformation ? Nous mentionnons clairement ces fibres tout au long du livre.

5. « L'engin a été laissé sans surveillance pendant la nuit... » Pure invention. Le camion est parti en direction de White Sands après que les soldats eurent dîné à quelques kilomètres de là.

6. Les soldats de l'armée, rentrés de la guerre… » Le détachement en question était local, basé à Trinity. La plupart de ces soldats n'avaient pas été au front.

7. « L'armée est partie dormir pour la nuit… » Fausse insinuation, là encore, sans fondement puisque les militaires sont revenus après le dîner et que le convoi est reparti.

8. « Plantes totalement indigènes de la région, Jimson Weed... » Il s’agit d’une honnête erreur des premiers chercheurs amateurs que Paola a amenés sur le site. L'examen des plantes par nos spécialistes a montré qu'il ne s'agissait pas de Jimson Weed, mais d'une espèce vénéneuse nommée Cocklespur, impropre à être utilisée dans un ranch. Tout le monde n’est pas expert en botanique.

L'examen de ces attaques démontre à quel point il est difficile de mener un débat intelligent sur la situation des OVNIs en Amérique aujourd'hui. Le débat devrait être basé sur des faits et des données, et non pas sur des conjectures, des invectives, des calomnies voilées, et des affronts personnels.

Pour terminer sur une note plus amusante : parmi le déluge d'arguments que nous venons d'énumérer, il y a une vraie pépite : les critiques ont si peu de respect pour l'exactitude historique qu'ils m'appellent « Vallée, l'ancien directeur de l'Observatoire de Paris… »

Les chercheurs français seront amusés d'apprendre ce fait nouveau et très original à mon sujet. J'avais 23 ans lorsque j'ai déménagé au Texas pour travailler sur le projet Mars de la NASA avec Gérard de Vaucouleurs. Ce que cela démontre sur la fiabilité et le style particulier de la nouvelle ufologie américaine fait partie d'une douloureuse leçon que nous devons continuer à apprendre.

Jacques Vallée.

Mission du SCEAU à Tarbes et Bordeaux

L'ufologie au quotidien ce n'est pas seulement l'actualité dans les médias et internet, même si en ce moment nous avons certainement des motifs d'intérêt. C'est aussi des travaux d'apparence plus banale comme les enquêtes de terrain et la préservation de notre mémoire collective.

Je publie le texte ci-dessous, à l'origine un reportage à destination interne du SCEAU (« Sauvegarde et Conservation des Études et Archives Ufologiques » pour vous montrer cet autre aspect de l'ufologie.

MISSION DE SAUVEGARDE DES FONDS LAGARDE ET BREYSSE

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