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Réponse de Jacques Vallée - LES AUTRES LEÇONS DE TRINITY

Voici la réponse de Jacques Vallée à l'article très critique de Donald R. Schmitt sur son livre  "Trinity le secret le mieux gardé".

 " LES AUTRES LEÇONS DE TRINITY " – Jacques Vallée.  

 

Lorsque j'ai écrit TRINITY en juin 2021, basé en partie sur des témoignages enregistrés très professionnellement par Paola Harris, il était prévisible que certains ufologues réagiraient au livre avec consternation. Nous avons toujours accueilli les critiques des professionnels et les arguments sérieux dont nous pouvions tous tirer des enseignements. Dans ce cas, cependant, l'attaque prétendant que le livre était basé sur un canular était grossièrement trompeuse : tout farceur inventant le crash d'un objet inconnu sur la Terre, quatre semaines seulement après la première bombe atomique, ne resterait pas silencieux à ce sujet pendant plus de soixante années. Cela seul écarte déjà l'idée d'un canular : vous n'inventez pas une blague pour attendre aussi longtemps avant de dire la réplique, surtout quand il y a un autre témoin (curieusement passé sous silence dans les attaques contre le livre) témoignant d’un véritable crash et de ses conséquences, indépendamment des rapports initiaux. Mais il est vrai que les implications de l'événement de San Antonio pour des cas ultérieurs tels que Roswell sont inconfortables pour de nombreux lecteurs car elles exigent une révision drastique du dossier OVNI : ils voudraient que l'épisode puisse être effacé de l'histoire.

La première attaque contre le livre n'était pas du tout professionnelle. Avant même la publication de TRINITY, des insinuations vicieuses ont été plantées sur les réseaux sociaux, affirmant que le livre avait été annulé en raison de grossières inexactitudes. En réalité, j'ai reporté la publication de quelques semaines parce que Paola avait découvert un quatrième témoin confirmant les faits, et nous avons pensé que les lecteurs devraient connaître les observations importantes qu'elle avait faites pendant plusieurs années sur place.

Aujourd'hui, avec TRINITY bien implantée dans ses éditions américaine et française, qui sera suivie de plusieurs autres traductions internationales en 2022, de nouvelles critiques sont apparues dans le chaos des réseaux sociaux américains avec les attaques personnelles vicieuses dont ces médias sont coutumiers. Évidemment, nous ne répondrons pas à ce niveau ; ce n'est pas non plus nécessaire, même pour « un vieil homme pressé » comme moi ! Nous pouvons laisser les développements ultérieurs décider du résultat. Dans ce cas particulier, cependant, certaines attaques sont si manifestement biaisées qu'elles frisent la désinformation systématique et doivent être dénoncées dans l'intérêt des lecteurs et des recherches futures.

Il y a deux malentendus majeurs dans l'attaque contre notre livre. Le premier se rapporte au « support métallique » récupéré : on nous cite un expert qui a vaguement dit qu'il « pensait que cela provenait d'un moulin à vent ». TRINITY indique clairement qu'après avoir écouté les témoignages et étudié la pièce et le métal dont elle était composée, je suis arrivé à la conclusion qu'il s'agissait d'une construction humaine et non d'un artefact extraterrestre. En fait, je précise bien cette conclusion dans le livre (p.136) : Les dimensions sont en millimètres, la composition est un alliage industriel standard, et de nombreux « actionneurs » similaires existent. Le problème n'est pas à ce niveau. Paola a montré la pièce à plusieurs fournisseurs de moulins à vent qui lui ont dit qu'elle ne provenait d'aucun moulin à vent qu'ils connaissaient. Il n'en demeure pas moins qu’à notre avis, il s'agit d'un dispositif humain. Attaquer le livre sur ce point est une tromperie. La vraie question est, que faisait-il là? Et les questions subsidiaires : pourquoi l'armée l'a-t-il recherché avec tant d'avidité, pendant des années ? Ma réponse provisoire à cela, avec laquelle certains de mes  collègues ne sont pas d'accord, est qu'il a été installé à l'intérieur de l'engin par les soldats eux-mêmes, pour remplir une fonction électrique vitale.

Le deuxième malentendu tient, très simplement, à l'observation même du crash. Il est étrange que les critiques soient silencieux sur ce point, alors qu'ils prétendent avoir étudié le livre. Un bombardier volant vers les pistes d’Alamogordo au moment de l'accident a été interpelé par les contrôleurs qui lui ont demandé d’inspecter une tour-relais importante qui avait perdu la communication. Le pilote a signalé que la tour avait été tordue, puis il a vu l’objet « en forme d'avocat » écrasé dans les buissons fumants, ainsi que les « deux garçons indiens ». Cela élimine évidemment toute idée que le crash a été inventé par Baca et Padilla. Pourquoi les critiques ne mentionnent-ils pas ces faits officiels ? Le pilote du B-29 était-il complice du canular ?!

D'autres inexactitudes, fausses inventions et déformations intentionnelles des faits se poursuivent :

1. « Magonia » (en Français : Visa pour la Magonie) « rejetait tout le scénario « écrous et boulons »…  Il s'agit là d'une grossière déformation erronée de la thèse de mon livre (publié en 1969 !) et de ses fondements dans l'analyse moderne. J'ai publié une documentation abondante sur la double nature des phénomènes OVNI, un point de vue entièrement soutenu par le Dr Hynek. Qu'est-ce que cela vient faire ici?

2. « Le troisième témoin, Sabrina Padillo… avait 15 ans l'année 1960 où elle a été emmenée pour « inspecter » le site… » Cela ne peut pas venir de notre livre, et c'est une fausse citation absurde. Sabrina (dont le nom de famille n'a jamais été « Padillo », merci pour la précision des enquêtes !) n'avait que deux mois lorsqu'elle est venue  habiter chez son grand-père en 1953. (Voir p.251). Elle n'a jamais été « emmenée » voir le site en grandissant, au contraire elle a dû « s'y faufiler » en cachette et a été choquée par l’état des lieux. Elle avait alors sept ou huit ans, et non pas quinze. Comment peut-on citer autant de faits faux, puis prétendre avoir étudié le livre ?

3. C’est moi-même qui ai trouvé le terme « Cricket de Jérusalem » dans un livre de biologie lorsque j'ai fait des recherches pour traduire « Niño de la Tierra », le nom utilisé par les témoins, qui suivaient évidemment l’expression espagnole. L'argumentation du critique, là encore, sort de nulle part.

4. « Ni le navire, ni les corps, ni un lambeau de débris n'ont pu être trouvés. » Encore une fois, un récit biaisé de la situation. Le navire a bien été retrouvé là-bas. Deux adultes sont aussitôt entrés à l'intérieur, dont un policier dont le nom est clairement cité. De plus, il n'y avait pas de corps. D'où vient cette nouvelle invention ? Les petites créatures humanoïdes étaient bien vivantes. Et les débris ont été ramassés par pleins sacs. Pourquoi la désinformation ? Nous mentionnons clairement ces fibres tout au long du livre.

5. « L'engin a été laissé sans surveillance pendant la nuit... » Pure invention. Le camion est parti en direction de White Sands après que les soldats eurent dîné à quelques kilomètres de là.

6. Les soldats de l'armée, rentrés de la guerre… » Le détachement en question était local, basé à Trinity. La plupart de ces soldats n'avaient pas été au front.

7. « L'armée est partie dormir pour la nuit… » Fausse insinuation, là encore, sans fondement puisque les militaires sont revenus après le dîner et que le convoi est reparti.

8. « Plantes totalement indigènes de la région, Jimson Weed... » Il s’agit d’une honnête erreur des premiers chercheurs amateurs que Paola a amenés sur le site. L'examen des plantes par nos spécialistes a montré qu'il ne s'agissait pas de Jimson Weed, mais d'une espèce vénéneuse nommée Cocklespur, impropre à être utilisée dans un ranch. Tout le monde n’est pas expert en botanique.

L'examen de ces attaques démontre à quel point il est difficile de mener un débat intelligent sur la situation des OVNIs en Amérique aujourd'hui. Le débat devrait être basé sur des faits et des données, et non pas sur des conjectures, des invectives, des calomnies voilées, et des affronts personnels.

Pour terminer sur une note plus amusante : parmi le déluge d'arguments que nous venons d'énumérer, il y a une vraie pépite : les critiques ont si peu de respect pour l'exactitude historique qu'ils m'appellent « Vallée, l'ancien directeur de l'Observatoire de Paris… »

Les chercheurs français seront amusés d'apprendre ce fait nouveau et très original à mon sujet. J'avais 23 ans lorsque j'ai déménagé au Texas pour travailler sur le projet Mars de la NASA avec Gérard de Vaucouleurs. Ce que cela démontre sur la fiabilité et le style particulier de la nouvelle ufologie américaine fait partie d'une douloureuse leçon que nous devons continuer à apprendre.

Jacques Vallée.

Mission du SCEAU à Tarbes et Bordeaux

L'ufologie au quotidien ce n'est pas seulement l'actualité dans les médias et internet, même si en ce moment nous avons certainement des motifs d'intérêt. C'est aussi des travaux d'apparence plus banale comme les enquêtes de terrain et la préservation de notre mémoire collective.

Je publie le texte ci-dessous, à l'origine un reportage à destination interne du SCEAU (« Sauvegarde et Conservation des Études et Archives Ufologiques » pour vous montrer cet autre aspect de l'ufologie.

MISSION DE SAUVEGARDE DES FONDS LAGARDE ET BREYSSE

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Le Passeport pour la Magonie se termine à Trinity

Il s'agit d'un article très critique de Donald R. Schmitt sur le livre de Jacques Vallée et Paola Harris : "Trinity le secret le mieux gardé".

C'est Gildas Bourdais qui a fait ce travail de traduction vers le français. Un grand merci à lui.

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Interview de Luis Elizondo (Merci à T. Canuti )

 

Thibaut Canuti

Cet homme a dirigé le programme secret du Pentagone sur les OVNI pendant une décennie. Nous lui avons posé quelques questions

Au début de l'année dernière, le gouvernement américain a officiellement reconnu les vidéos de "phénomènes aériens non identifiés" filmés par ses pilotes de la Navy. S'agissait-il de preuves d'extraterrestres ? Luis Elizondo, l'ancien officier de renseignement du Pentagone chargé d'enquêter sur ces incidents, révèle (presque) tout ce qu'il sait...

Il fut un temps où les OVNIs étaient l’apanage des fous. Une époque où les médias sérieux ne couvraient pas ces affaires. Une époque où le Congrès n'exigeait pas de rapports du ministère de la Défense à leur sujet. Une époque où leur existence n'était pas librement reconnue par les présidents américains ("Il y a des images et des enregistrements d'objets dans le ciel dont nous ne savons pas exactement ce qu'ils sont", a déclaré Barack Obama en mai 2021) et aussi par d'anciens chefs d'espionnage ("Il y a beaucoup plus d'observations que ce qui a été rendu public", a déclaré l'ancien directeur du renseignement national John Ratcliffe en mars). En ce qui concerne les OVNIs, il fut un temps où la ligne officielle du gouvernement américain était de ne pas les étudier.

Luis Elizondo a contribué à changer cela.

Fin 2017, il a rencontré la journaliste indépendante Leslie Kean et a révélé l'existence d'un programme du Pentagone de 22 millions de dollars (16 millions de livres sterling) enquêtant sur les rapports militaires d'ovnis - un programme dont il était responsable depuis 2010. Il avait quitté son poste la veille et avait décidé de devenir lanceur d'alerte au nom de la sécurité nationale. Comme il le dit dans sa lettre de démission adressée au secrétaire à la défense Jim Mattis : "Les défis bureaucratiques et les mentalités inflexibles continuent de peser sur le département à tous les niveaux.... Le ministère doit prendre au sérieux les nombreux témoignages de la Marine et d'autres services concernant des systèmes aériens inhabituels qui interfèrent avec les plates-formes d'armes militaires et qui dépassent les capacités de la prochaine génération... Il y a un besoin vital à déterminer la capacité et l'intention de ces phénomènes dans l'intérêt des forces armées et de la nation".

Kean s'est associé à deux autres reporters, dont un du New York Times, et le 16 décembre 2017, l'histoire est apparue en première page du journal. Il détaillait le "Programme avancé d'identification des menaces aérospatiales" mis en place en 2007 pour enquêter sur les phénomènes aériens non identifiés ou "UAP", terme qui a remplacé celui désormais stigmatisé d’"ovni". Selon le NY Times, de nombreux UAP semblaient impossibles à expliquer, dépourvus de tout moyen de transport visible mais capables de se déplacer à une vitesse insondable. De plus, selon l'article, Elizondo et ses collègues avaient "déterminé que les phénomènes qu'ils avaient étudiés ne semblaient provenir d'aucun pays".

Mais le lecteur n'a pas eu à croire le Times sur parole pour tout cela. Il y avait des vidéos. Un allié d'Elizondo, Chris Mellon, ancien secrétaire adjoint à la défense chargé du renseignement, avait aidé les journalistes à obtenir des images filmées depuis le cockpit d'avions de chasse de la marine américaine. L'une des vidéos corrobore sans doute l'épisode UAP le plus convaincant jamais mis en lumière.

Selon les rapports, l'incident s'est déroulé en novembre 2004, alors que les pilotes effectuaient des missions d'entraînement depuis le porte-avions USS Nimitz. Alors que le commandant David Fravor, chef d'escadron, était en vol, on lui a demandé d'intercepter un mystérieux appareil. En arrivant aux coordonnées de l'appareil, il a vu quelque chose d'extraordinaire : un objet de 12 mètres, ressemblant à un énorme Tic Tac blanc, sans système de propulsion, rotors, ailes ou panache d'échappement visibles. Pourtant, Fravor affirme que l'objet a été capable de brouiller les radars, de réagir à ses mouvements et de tourner autour de son avion de chasse F/A-18 Super Hornet - tournant si brusquement que c'était comme si l'UAP n'avait aucune inertie - avant de s'envoler plus vite que tout ce qu'il avait jamais vu. En d'autres termes, il a défié les lois connues de la physique. Non seulement il y avait de nombreux témoins oculaires, dont un autre pilote qui a filmé le Tic Tac à l'aide de la caméra de visée de son avion (c'est cette séquence qui a été transmise au Times), mais l'UAP a également été détecté par le radar de l'USS Princeton, un croiseur lance-missiles de classe Aegis doté de systèmes de détection ultramodernes.

En décembre 2017, Fravor s'est également confié au New York Times et plus tard, en 2019, d'autres pilotes de la Marine ont fait de même, affirmant qu'en 2014 et 2015, ils ont rencontré des UAP "presque quotidiennement". Le reportage du Times a radicalement changé la conversation. Après des décennies de ridicule et de tabou, les UAP étaient soudainement un point de discussion politique et journalistique légitime. Elizondo a profité de cet élan pour parler de son travail dans le cadre du programme d'identification des menaces aérospatiales avancées (AATIP) sur les grandes chaînes de télévision et, en tandem avec des personnes comme Mellon, pour informer les responsables dans les coulisses de Washington et faciliter les rencontres entre eux et les militaires qui avaient été victimes de PAU. En gardant l'histoire vivante, il espérait obliger le gouvernement à enfin mettre en place une enquête plus transparente, coordonnée et approfondie sur le phénomène.

Tout n'a pas été simple : en 2019, un porte-parole du Pentagone a remis en question l'affirmation d'Elizondo selon laquelle il avait travaillé sur l'AATIP. En réponse, l'ancien chef de la majorité au Sénat Harry Reid a envoyé une lettre à NBC News se portant garant de l'histoire d'Elizondo. "En tant que l'un des premiers parrains de l'AATIP, je peux affirmer que Lue Elizondo a participé et joué un rôle de premier plan dans ce programme", a écrit Reid.

Aujourd'hui, les espoirs d'Elizondo concernant l'action du gouvernement ont commencé à se concrétiser. Le 27 avril 2020, le ministère américain de la défense a confirmé la véracité des vidéos d'UAP du Times et les a publiées officiellement dans le domaine public. Dans un communiqué, le Pentagone a déclaré : "Les phénomènes aériens observés dans les vidéos restent caractérisés comme "non identifiés"." En août de la même année, le Pentagone a annoncé la création d'un nouveau groupe de travail sur les UAP "pour détecter, analyser et cataloguer les UAP qui pourraient potentiellement constituer une menace pour la sécurité nationale américaine". Et en juin 2021, le Bureau du directeur du renseignement national a publié un rapport au Congrès sur le travail du gouvernement sur la question des UAP. Sur les 144 rencontres étudiées, 143 n'ont pu être expliquées. Si le rapport n'a pas invoqué les extraterrestres, il n'a pas non plus exclu cette explication.

Inévitablement, Elizondo a suscité un intérêt considérable. Son livre à paraître a fait l'objet d'une guerre d'enchères, il a récemment été désigné par People comme l'une des "100 raisons d'aimer l'Amérique en 2021" et il a révélé à GQ qu'il travaillait à un nouveau documentaire sur le sujet de l'UAP, bien que les détails restent secrets pour l'instant. Mais Elizondo dit qu'il fait plus que jamais dans les coulisses en tant que défenseur de la divulgation. Outre son rôle au sein du conseil consultatif du groupe de réflexion sur l'UAP, Skyfort, il conserve une habilitation de sécurité nationale de haut niveau et est employé en tant que contractant de défense du gouvernement, bien qu'il ne soit pas en mesure de dire en quoi consiste ce travail.

L'une des conséquences de ses efforts, dit-il, est un texte de loi important qui est en cours d'examen au Congrès. La loi d'autorisation de la défense nationale de 2022 contient des développements importants pour l'étude des UAP. Elle exige que le secrétaire à la défense mette en place un bureau permanent chargé de remplir les fonctions actuellement exercées par la Task Force UAP, mais à l'échelle du département. Ce nouveau bureau devra soumettre un rapport annuel aux commissions du Congrès sur une série de ses conclusions, y compris des mises à jour sur les efforts pour suivre, comprendre, capturer et exploiter les UAP - ainsi qu'une évaluation des effets sur la santé de ceux qui rencontrent ces étranges objets volants. Elizondo qualifie cet événement d'"historique".

GQ a parlé à Elizondo alors qu'il se préparait à se rendre à Washington, DC, pour informer les membres du Congrès sur la façon de travailler avec les alliés étrangers sur cette question.

GQ : Qu'est-ce qui vous convainc que ces objets volants n'ont pas été fabriqués par les États-Unis, la Chine ou tout autre gouvernement ?

Luis Elizondo : Nous savons que ce ne sont pas les États-Unis parce que nous avons déjà admis que ce n’était pas nous. Alors maintenant, parlons de la possibilité qu'il s'agisse d'une technologie étrangère adverse. Eh bien, si c'était le cas, ce serait le plus grand échec du renseignement que ce pays n’ait jamais connu, y compris celui du 11 septembre. Parce qu'un pays, depuis plus de 70 ans, a réussi à mener des opérations avec une technologie qui surpasse tout ce que nous avons jamais eu ou avons actuellement. Et ils ont été en mesure d'opérer dans et autour de notre espace aérien restreint sans être inquiétés.

Mais la deuxième raison est qu'il y a un aspect temporel. J'ai en ma possession des documents officiels du gouvernement américain qui décrivent exactement le même véhicule que nous appelons aujourd'hui le Tic Tac [vu par les pilotes du Nimitz en 2004] au début des années 1950 et 1960 et dont les performances sont franchement supérieures à tout ce que nous avons dans notre inventaire. Il est absolument absurde qu'un pays ait développé la technologie hypersonique, l'accélération instantanée et le voyage par transmission au début des années 1950.

"PARFOIS, VOUS AVIEZ SEPT OU HUIT INCIDENTS UAP EN UNE SEULE JOURNÉE".

Le nouveau bureau proposé pour les UAP devrait rendre compte des effets sur la santé des personnes qui ont été en contact avec des UAP. Que peut-il se produire lorsque vous êtes à proximité d’un UAP ?

Beaucoup de choses. Laissez-moi vous donner une idée... Je dois faire attention, je ne peux pas parler de manière trop spécifique, mais on pourrait imaginer que vous receviez un rapport d'un pilote qui dit : "Lue, c'est vraiment bizarre. Je volais et je me suis approché de cette chose et je suis rentré chez moi et c'était comme si j'avais eu un coup de soleil. J'étais rouge pendant quatre jours." Eh bien, c'est un signe de radiation. Ce n'est pas un coup de soleil ; c'est une brûlure due aux radiations. Alors [un pilote] pourrait dire, s'il s'était approché un peu plus près, "Lue, je suis à l'hôpital. J'ai des symptômes qui indiquent des dommages causés par les micro-ondes, c'est-à-dire des blessures internes, et même dans mon cerveau, il y a une certaine morphologie." Et puis vous pourriez avoir quelqu'un qui se rapproche vraiment et dit, "Tu sais, Lue, c'est vraiment bizarre. J'ai l'impression d'avoir été là pendant seulement cinq minutes, mais quand je regarde ma montre, 30 minutes se sont écoulées, mais je n'ai utilisé que cinq minutes de carburant. Comment est-ce possible ?" Eh bien, il y a une raison à cela, nous pensons, et cela a probablement à voir avec la déformation de l'espace-temps. Et plus vous vous rapprochez d'un de ces véhicules, plus vous pouvez commencer à faire l'expérience de l'espace-temps par rapport au véhicule et à l'environnement.

Avez-vous déjà fait une observation d’ovni à titre personnel ?

Je préfère ne pas répondre à cette question. Je ne veux pas que mes expériences personnelles, mes opinions ou mes perspectives faussent la collecte des données.

Avant d'être approché pour faire partie de l'AATIP, vous étiez un agent spécial du contre-espionnage chassant les terroristes et les trafiquants de drogue. Pourquoi vous ont-ils approché ?

Je n'en ai aucune idée. Je pense que c'est probablement parce que je n'étais pas enclin à faire des folies. Je n'étais pas particulièrement fan de science-fiction. J'ai une certaine expérience de la technologie aérospatiale avancée. Lorsque j'étais jeune agent spécial, je faisais du "tech protect" [travail de contre-espionnage visant à empêcher que la technologie américaine ne tombe entre les mains de l'ennemi] sur l'avionique avancée et j'ai une formation de scientifique. À l'université, j'avais trois spécialités : microbiologie, immunologie et parasitologie.

Vous êtes entré en fonction sans vous soucier particulièrement des OVNIs, mais j'ai lu qu'à un moment donné, vous vous êtes dit : "Bon sang. C'est réel." Quand avez-vous eu ce déclic ?

C'est drôle parce que les gens du bureau ont gloussé et se sont dit : "Oh, il vient d'avoir une révélation", parce que tout le monde finit par en avoir une dans ce bureau.

Mais qu'est-ce qui vous a convaincu que c'était une chose réelle ?

C'était le poids écrasant des preuves et des données. Je parlais régulièrement aux pilotes. Il existe des vidéos [au sein du gouvernement, que le public n'a pas vues] - il y en a une qui dure 23 minutes. Il y en a une autre où cette chose est à 15 mètres du cockpit. Je veux dire, ce n'est pas le nôtre. On le sait. Parfois, vous ne pouviez pas le croire - vous aviez sept ou huit incidents en une seule journée. Je recevais des courriels d'un amiral ou d'un capitaine de navire disant : "Lue, que veux-tu que je fasse ? Je ne peux pas garder les gens sous le pont pour toujours. Ces choses envahissent mon navire, elles sont partout." C'est dur. J'ai continué à promettre que la cavalerie allait arriver et que j'aurais des réponses pour eux, mais la cavalerie n'est jamais venue. La haute direction ne voulait pas s'en occuper.

"JE RECEVAIS DES APPELS M'INFORMANT QUE LE FBI ALLAIT VENIR ET FOUILLER MA MAISON".

Certaines personnes disent que les vidéos du Times ne montrent rien de particulièrement étonnant. Que leur répondez-vous ?

Le gouvernement a déjà admis non seulement qu'ils sont réels, mais que ce sont vraiment des objets non identifiés et qu'ils se comportent d'une manière très particulière. Par exemple, vous avez un objet qui est en altitude, allant à 220 km/h contre le vent, qui tourne à 90 degrés sans perdre d'altitude. Quiconque comprend l'aérodynamique sait que lorsque vous pilotez un avion et que vous tournez à 90 degrés, vous perdez de la portance, à moins que vous ne soyez dans un virage serré. Ce qui rend ces vidéos plus convaincantes, ce n'est pas tant ce que vous voyez, mais ce que vous ne voyez pas. Ce sont les signatures radar, ce sont les signes d'appel entre pilotes, et entre pilotes et vaisseaux, disant "Hey, on a un bogey ici". Et dans un cas, vous entendez l'un d'entre eux dire : "Regardez, nous avons toute une flotte de ces choses sur l'ASA [affichage radar]". Certains des pilotes ont déclaré qu'il y avait en fait toute une flotte de ces engins qui manœuvraient juste devant la caméra. Les pilotes sont des observateurs entraînés. Ils sont formés pour identifier la silhouette d'un avion à 30 km de distance - un SU-22, un Tornado européen, un Harrier ou même un F-16 - et, littéralement, en un instant, être capable d'identifier un ami ou un ennemi et de l'abattre. Ce qu'ils rapportent ne correspond à aucun paramètre d'aucun type d'avion conventionnel que nous connaissons.

Lorsque vous avez initialement parlé au New York Times, étiez-vous inquiet des répercussions ?

Je recevais tout le temps des appels me disant que le FBI allait venir chez moi avec des équipes du SWAT. À un moment donné, j'ai reçu un appel du genre : "Hé, mec, des gens pourraient te rendre visite, dans l'heure qui vient." Alors, au milieu de la nuit, j'ai dû tout planquer [les copies des e-mails] dans le gril du barbecue de mon voisin, juste au cas où, parce que c'était toutes les preuves et les témoignages du fait que notre gouvernement était vraiment impliqué dans ce sujet. Ce n'était pas facile. Cela a causé beaucoup de stress à ma femme et à mes filles. Jusqu'à récemment, ils essayaient encore de s'en prendre à mon habilitation de sécurité.

Avez-vous une idée de la raison pour laquelle ils n'ont pas fait de descente de police et ne vous ont pas jeté en prison, mais vous ont laissé continuer à parler ?

Mon opinion personnelle, que je donne rarement parce que je n'ai aucun moyen de l'étayer, [est] qu'il y avait suffisamment de personnes à l'intérieur qui disaient, "Ecoutez, il informait les hauts gradés et vous devez être prudent parce que si vous pressez Lue trop fort, vous aurez des gens très, très haut placés qui viendront à sa défense".

Dans vos interviews, vous avez tendance à mettre l'accent sur l'hypothèse interdimensionnelle selon laquelle les UAP ne viendraient pas de l'espace mais d'une autre dimension. Pensez-vous que l'hypothèse extraterrestre soit même probable ?

Je pense qu'elle est tout aussi probable que l'hypothèse interdimensionnelle. Je pense aussi qu'il est possible que ce soit quelque chose qui soit sur Terre depuis très longtemps.

Mais vous n'avez pas de données qui vous amènent à penser que ce pourrait être interdimensionnel ?

Il y a des informations qui confirment ou infirment cette hypothèse. Ce que nous savons, c'est qu'il y a une corrélation entre les UAP qui se trouvent près de l'eau ou qui en sortent et les UAP qui apparaissent près de la technologie nucléaire.

Quelle est votre théorie sur la corrélation avec l'eau ?

Ça pourrait être aussi simple qu'une pause carburant. Si vous voulez déformer l'espace-temps, il n'y a que deux façons de le faire : beaucoup d'énergie ou beaucoup de masse. Donc, si vous vouliez exploiter l'énergie d'un élément, vous commenceriez par l'hydrogène, car c'est un élément simple. Même si l'hydrogène est abondant dans l'univers, on le trouve principalement à l'état gazeux, ce qui complique les choses car il faut parfois 100 ans pour exploiter suffisamment un nuage de nébuleuse pour l'utiliser comme combustible. Il n'existe qu'un seul type de configuration d'hydrogène super dense dans l'univers, à savoir l'eau liquide. Ainsi, en un temps relativement court, vous pouvez extraire suffisamment d'hydrogène pour faire tout ce que vous voulez avec un seau d'eau.

"JE SOUPÇONNE QUE [LES UAP] SONT PILOTES L'INTÉRIEUR."

Parlons des récupérations de crash et des débris. Pensez-vous que nous avons récupéré un vaisseau ?

On m'a dit que je devais faire très attention à la façon dont je réponds à cette question. Je ne suis pas autorisé à m'étendre sur ce que j'ai déjà dit. Ce que j'ai dit, c'est que c'est mon opinion, ma conviction - une forte conviction, indice, indice - que le gouvernement américain est en possession de matériel exotique associé aux UAPs. C'est tout ce que je suis autorisé à dire.

Croyez-vous que des matières ou des êtres organiques ont été récupérés ?

Je vais respectueusement passer sur cette question. Il y a quelques questions dont je ne suis pas vraiment autorisé à discuter. C'est l'une d'elles.

Pensez-vous que ces vaisseaux puissent être habités ?

Ils sont contrôlés intelligemment, c'est certain, car ils répondent et réagissent à nos actions. C'est certain. Ils sont absolument contrôlés intelligemment par quelque chose.

Pensez-vous qu'ils ressemblent plus à des drones ou pensez-vous qu'ils sont pilotés de l’intérieur ?

Je pense qu'ils sont pilotés de l’intérieur.

Pourquoi pensez-vous qu'ils semblent s'intéresser aux sites militaires, en particulier aux sites nucléaires ?

J'ai des théories très précises. La technologie nucléaire est une passerelle pour comprendre le déverrouillage de l'atome. Et une fois que vous faites cela, vous avez une réserve d'énergie potentiellement illimitée. Il se pourrait très bien que nous soyons une espèce violente qui est sur le point de comprendre l'espace-temps et de ne plus être coincée dans notre petite cage. Et cela pourrait être un problème pour une espèce avancée. Parce que, vous savez, nous ne sommes pas nécessairement très pacifiques les uns envers les autres.

"JE SAIS, EN FAIT, QUE TROIS PRÉSIDENTS ONT ÉTÉ BRIEFÉS"

Quel est le consensus sur la façon dont ces choses volent ?

À l'heure actuelle, l'une des principales théories est que quelqu'un a trouvé un moyen de manipuler l'espace-temps et, en substance, de maîtriser l'idée d'antigravité.

Donc si vous voyez un UAP se déplacer de gauche à droite, il ne "vole" pas de gauche à droite, il plie l'espace vers lui ?

C'est exact. L'hypothèse actuelle est qu'il crée une bulle autour de lui et que cette bulle s'isole de l'espace-temps que nous connaissons tous. Et donc, par conséquent, la façon dont il expérimente l'espace-temps à l'intérieur de la bulle est fondamentalement différente de celle de l'extérieur de la bulle.

Combien de présidents ont été informés sur la question et savez-vous qui s'est le plus engagé?

Je sais, en fait, que trois présidents ont été informés à un moment donné, mais je ne vais pas révéler qui ils étaient et ce qui a été discuté. Ce n'est pas à moi d'en parler.

Dans les représentations culturelles des OVNIs, qui, selon vous, s'est le plus rapproché de la réalité ?

Je dirais « Rencontres du troisième type ». Je l'ai vu récemment pour la première fois et j'ai été choqué par certaines des caractéristiques de performance et la façon dont ils ont dépeint les UAP, parce que c'est exactement comme cela qu'ils ont été décrits dans certains documents américains, jusqu'à récemment, très secrets.

Quoi en particulier ?

La description de la façon dont ils font des virages à angle droit à une vitesse très rapide, l'éclairage, les formes de certains de ces engins. [Steven] Spielberg avait certainement quelqu'un de l'intérieur qui lui donnait des informations, c'est sûr. Je veux dire qu'il y a beaucoup de choses dans ce film qui, si vous savez ce que vous regardez, sont très, très proches de la réalité.

"CERTAINS ÉLÉMENTS AU SEIN DE LA FAMILLE ROYALE [BRITANNIQUE] ÉTAIENT TRÈS INTÉRESSÉS PAR CE SUJET"

Certains suggèrent que le récit de la divulgation de l'UAP d’après 2017 n'est en fait qu'un effort de désinformation du gouvernement ou une opération socio psychologique gouvernementale. Que répondez-vous à cela ?

À aucun moment depuis que je suis impliqué dans l'AATIP, mon gouvernement n'a été impliqué dans une campagne de désinformation active, autre que de nier initialement que c'était réel. Le gouvernement des États-Unis n'a pas l'habitude de mener une campagne de désinformation sur les citoyens américains. Il fut un temps où notre gouvernement l'a fait et s'est fait prendre. Le Congrès a donc adopté des lois pour s'assurer que cela ne se reproduise plus.

Que pouvez-vous nous dire sur ce qui nous attend en 2022, en termes de nouvelles preuves qui pourraient être révélées ou de nouveaux développements ?

Je pense que nous verrons une participation beaucoup plus importante de la communauté internationale et beaucoup plus de transparence. Nous allons commencer à partager beaucoup plus d'informations et je pense que les gens pourraient être surpris par la quantité d'informations que possèdent les autres pays sur ce sujet. Mon seul espoir est que le Royaume-Uni soit capable de faire la même chose. Pour la même raison que les États-Unis ne voulaient pas admettre que les OVNIs étaient réels, je pense que le Royaume-Uni ne le veut pas non plus. Ce que je peux vous dire, c'est que pendant mon séjour à l'AATIP, il m'est apparu très clairement que certains éléments de la famille royale étaient très intéressés par ce sujet. Je ne m'étendrai pas davantage sur ce sujet. Et j'espère que ces voix au sein de la famille royale pourront être entendues, parce que c'est un sujet important, peut-être l'un des plus grands sujets qui touche l'humanité tout entière, toute l'humanité. Et je pense que si nous sommes intelligents, ce sera un sujet qui contribuera à nous unifier et non à nous diviser.

Cette interview a été éditée dans un souci de clarté et de brièveté.

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Traduit depuis gq-magazine.co.uk

This man ran the Pentagon's secretive UFO programme for a decade. We had some questions